Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/77

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rivée à Saugenong ; je me rappelle que les feuilles étaient petites encore et que les Indiens semaient leurs grains. Moitié par signes, moitié par le peu de mots anglais que savait Manito-o-Geezhik, il me fut enjoint de les aider dans leurs travaux ; les semailles terminées, tous les Indiens quittèrent le village pour aller chasser et boucaner la venaison.

Arrivés dans leurs cantons de chasse, ils choisirent un quartier où les daims abondaient, et là, ils se mirent à élever une sorte de longue palissade de branches vertes et de petits arbres. Quand une partie de cette construction fut achevée, on me montra comment il fallait ôter les feuilles et les petites branches sèches du côté où les Indiens devaient se mettre à l’affût ; les jeunes femmes et les enfans m’aidaient quelquefois dans ce travail ; souvent aussi on me laissait sans compagnon.

Les chaleurs commençaient ; resté seul, un jour, et souffrant de soif et de fatigue, je m’endormis : tout à coup je crus entendre de grands