Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/78

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cris ; je voulus soulever la tête, je ne le pouvais pas. Reprenant un peu mieux mes sens, je distinguai près de moi ma mère indienne avec ma sœur, et je m’aperçus que toute ma tête se trouvait mouillée. La vieille femme et sa fille poussaient des cris aigus ; je restai quelque temps encore à découvrir que j’avais la tête enflée et presque brisée. Il paraît que le vieux Mahito-o-Geezhik, m’ayant surpris dans mon sommeil, m’avait frappé d’un coup de tomahawk et jeté dans les buissons ; de retour au camp, il avait dit à sa femme : « Vieille femme, l’enfant que je vous ai amené n’est bon à rien, je l’ai tué (9) ; vous le trouverez à tel endroit. » L’Indienne et sa fille accoururent et découvrirent encore quelques signes de vie ; il y avait long-temps qu’elles criaient autour de moi, et me versaient de l’eau sur la tête, lorsque je repris mes sens.

En peu de jours, je fus à peu près guéri de cette blessure, et l’on me renvoya travailler à la palissade, mais j’avais bien soin de ne plus m’endormir ; je tâchais d’aider les Indiens dans leurs