Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/108

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(neen-dow-in-nin-ne). » J’avais souvent entendu parler de sa bravoure, et je l’avais déjà vu une fois dans le village des Sioux, à la montagne Chef, marcher à notre tête lorsque nous croyions tous aller à une attaque : je résolus de le suivre dans cette circonstance.

Quand nous ne fûmes plus qu’à une portée de fusil du fort, il se mit à bondir, tantôt à droite, tantôt à gauche ; et, par un zig-zag rapide, il atteignit la porte du fort. Je suivis son exemple, et je le vis franchir l’entrée de la forteresse avec un tel élan, que la plante de ses pieds s’éleva jusqu’à près de deux verges au dessus du sol. Nous aperçûmes dans l’enceinte une maison dont la fenêtre et la porte nous laissèrent entrevoir une vive lumière. Le Canard noir portait sur les épaules une peau de bison dont la couleur sombre lui permit de passer devant la fenêtre sans être découvert par l’homme qui faisait sentinelle en dedans ; mais ma couverture blanche me trahit, et déjà la bouche d’un fusil touchait ma tête, lorsque le Canard noir saisit à bras le corps