Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on pouvait trouver du gibier. A la fin de la saison, nos alentours se trouvèrent épuisés ; la température était très froide et la terre profondément gelée ; mais la neige ne tombait pas ; aussi était-il devenu bien difficile de suivre les mooses ; le bruit de nos pas sur la terre durcie et sur les feuilles sèches avertissait toujours les animaux de notre approche. Cet état de choses se prolongeant, nous nous vîmes tous réduits aux extrémités de la faim, et nous eûmes recours, pour dernière ressource, à une médecine de chasse.

Je chantai et priai pendant la moitié de la nuit, et ensuite j’allai me coucher. Je vis en songe un beau jeune homme descendre par l’ouverture du faîte de ma cabane. « Pourquoi, dit-il, le bruit que j’entends ? Ne sais-je pas quand vous avez faim et besoin ? J’ai toujours les yeux sur vous, et il n’est pas nécessaire de m’appeler à si grands cris. » Me montrant alors la direction de l’Orient : « Ne voyez-vous pas ces traces ? ajouta-t-il. — Oui, ce sont celles de deux mooses. — Je vous donne ces