Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/129

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récolter du sucre ; puis nous allâmes visiter les traiteurs, laissant Ais-kaw-ba-wis avec nos femmes. En revenait au comptoir, nous aperçûmes une femme qui courait de toutes ses forces, poursuivie par un homme ; cette vue nous causa de vives alarmes. Notre première pensée fut que les Sioux massacraient nos femmes et nos enfans ; mais, en nous approchant, nous vîmes le prétendu prophète abandonner la poursuite de la femme de Gish-kau-ko, et venir s’asseoir près de nous pour boire du rhum que les Indiens apportaient : on lui en donna très libéralement.

De retour au camp, la femme, interrogée sur ce qui s’était passé, nous dit qu’Ais-kaw-ba-wis avait souvent cherché l’occasion de se trouver seul avec elle ; que la crainte l'avait empêchée d’en jamais rien confier à personne et de lui opposer d’autre résistance que la fuite. Elle avait oublié sa chaudière sur le lieu même de la récolte du sucre, à quelque distance de l’endroit où nos familles attendaient notre retour. Peu de