Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/164

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en sa puissance l’auteur de leur mort, elle était accourue pour me tuer. Telle était sa confiance dans les paroles d’Ais-kaw-ba-wis qu’elle ne doutait pas de mon crime, et comme je connaissais sa prévention, je fus moins irrité de ses mauvais traitemens que je ne l’aurais été en toute autre circonstance. Sa conduite dure et malveillante envers moi, imitée par ma femme, se manifestait chaque jour un peu plus évidemment. C’était, jusqu’à un certain point, la suite des maux qui, en affaiblissant ma santé, m’avaient mis hors d’état de subvenir aussi abondamment qu’autrefois à la subsistance de ma famille. Mais, malgré le découragement et les peines de ma condition, je recouvrai peu à peu ma force avec ma santé, et, au bout de quelque temps, je pus accompagner des Indiens qui se rendaient auprès d’un traiteur.

Je m’embarquai avec mes enfans dans un petit canot ; ma femme et ma belle-mère nous suivaient dans le grand canot chargé de nos bagages et de nos provisions. Le premier jour, je