Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/206

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retourner au camp. Voilà un bel échantillon de la vie que mènent, pendant l’hiver, la plupart des Ojibbeways du nord. Leur stérile et inhospitalière contrée leur fournit si parcimonieusement les moyens de subsistance, qu’il leur faut la plus grande activité pour soutenir seulement leur vie, et il arrive souvent que les hommes les plus robustes et les plus habiles chasseurs finissent par mourir de faim.

Les Indiens prirent, une fois encore, le parti d’aller tous ensemble à la poursuite dès bisons ; ils voulurent, cette fois, emmener toutes les familles ; Oon-di-no seul, le chasseur demeuré avec moi la dernière fois, voulut rester, pour donner le temps à sa femme de boucaner la peau d’un moose qu’il avait tué. Ce devaient être là leurs provisions de voyage si toute autre espèce de vivres venait à leur manquer. Je résolus de rester avec lui ; mais, au milieu de la première nuit qui suivit le départ des Indiens, la détresse de mes enfans devint si grande, qu’il me fut impossible de rester plus long-temps dans