Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/248

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étaient déterminés encore à le venger, envoya son interprète au jeune Ottawwaw, pour l’engager à s’échapper sans perte de temps et à s’enfuir vers son pays. Il ne le voulut pas d’abord : Be-nais-sa et moi nous joignîmes nos avis à celui du gouverneur ; nous l’aidâmes dans ses préparatifs, et dans la nuit il nous quitta.

Le lendemain matin, de très bonne heure, je vis deux amis du jeune homme tué se diriger vers notre cabane. Au premier aspect, je fus un peu alarmé de l’idée qu’ils s’approchaient avec des projets de violence ; mais bientôt je m’aperçus qu’ils étaient sans armes. Ils entrèrent dans la cabane, et restèrent long-temps assis en silence. L’un d’eux dit enfin : « Où est notre frère ? Nous sommes quelquefois seuls chez nous, et nous voudrions causer avec lui. » Je leur répondis qu’il venait à peine de sortir, et que bientôt il rentrerait. Ils l’attendirent long-temps, et comme ils insistaient pour le voir, je sortis et l’appelai, bien sûr qu’il ne répondrait pas ; mais il parut aussitôt et rentra avec moi. Au lieu de marcher