Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/269

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mon attention : je tâchai de l’arrêter, pour me faire remarquer de lui ; mais il me regarda à peine et passa outre. Arrivé, deux jours après, à Détroit, je sus que c’était mon frère, comme je l’avais supposé. Le gouverneur ne me permit pas de retourner à sa recherche, parce que, s’enquérant de moi à tous les comptoirs de la route, il serait nécessairement instruit quelque part de mon passage, et reviendrait sur ses pas.

Cette opinion était bien fondée ; car, trois jours après, mon frère revint. Il me tint long-temps serré dans ses bras ; mais, à cause de mon ignorance de la langue anglaise, nous ne pouvions nous parler que par interprète : il me coupa ensuite les longs cheveux que je portais encore, à la mode des Indiens. Nous visitâmes ensemble le gouverneur Cass, qui exprima beaucoup de satisfaction de ce que j’avais quitté mon ancien costume ; mais les habits des blancs m’étaient extrêmement incommodes, et je me voyais quelquefois forcé de reprendre mes vêtemens indiens pour me mettre à mon aise.