Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/294

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donné par mon frère ; cet homme me dit qu’il était déterminé à ne pas me le laisser. Il m’offrit de l’acheter ; mais je lui répondis qu’en ayant absolument besoin pour mon voyage, à aucun prix je ne le lui céderais. Il insista encore et me dit que, si je ne lui abandonnais pas mon cheval, je n’aurais pas son canot pour passer l’autre rivière. Il ajouta force injures à ses menaces ; mais rien ne put me décider à lui céder mon cheval. Le canot dont j’avais besoin, venant de servir à quelque autre personne, se trouvait alors sur la rivière qui me restait à traverser, et je partis espérant l’y trouver ; mais, dans ma route, je rencontrai cet homme, qui me dit en passant à cheval : j’ai retiré le canot ; vous ne pourrez point gagner l’autre rive. Je continuai ma marche sans attacher d’importance à ses paroles ; mais en arrivant je reconnus qu’il m’avait dit la vérité. Il ne se trouvait là ni tronc d’arbre, ni d’autres matériaux pour faire un radeau.

Craignant d’exposer mes enfans en leur faisant passer la rivière à dos de cheval, je