Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/309

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trouvaient au portage de la Prairie. Des Indiens, voisins du fort, me dirent que les hommes de la bande dont faisaient partie mes enfans avaient appris mon arrivée, et se montraient déterminés à me tuer si je tentais de les leur enlever. J’allai cependant visiter cette bande dès que je pus me mettre en route, et j’entrai dans la cabane du principal chef, qui me reçut avec bonté. J’y restai quelque temps, toujours dans la cabane, avec mes enfans, qui parurent satisfaits de me revoir ; mais je reconnus sans peine que les Indiens étaient déterminés à ne pas me les laisser emmener.

Gi-ah-ge-wa-go-mo, celui-là même qui, long-temps auparavant, m’avait enlevé mon fils ; Gi-ah-ge-wa-go-mo, que j’avais été forcé de battre, et dont j’avais tué le cheval, me traita insolemment et menaça même de me tuer. Je lui dis : « Si vous aviez été un homme, vous m’auriez mis à mort depuis long-temps, au lieu de venir encore me menacer aujourd’hui. Je n’ai pas peur de vous. » Mais j’étais absolument seul, et tout ce que je pus faire alors, ce