Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/325

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de moi et veillait sur moi. Je dormis sans peine et paisiblement, mais non tout d’un somme. Chaque fois que je me réveillai, je me souvins d’avoir vu en songe un canot chargé d’hommes blancs devant moi, sur la rivière.

Vers le milieu de la nuit, j’entendis, à une distance de deux cents verges, de l’autre côté de la rivière, des voix de femmes que je crus reconnaître pour celles de mes filles. Je crus qu’Ome-zhuh-gwut-oons avait découvert leur retraite, et leur faisait quelque violence, car leurs cris annonçaient la détresse ; mais j’étais si faible, qu’il me fut tout à fait impossible de me lever pour aller à leur secours.

Le lendemain matin, avant dix heures, j’entendis des voix humaines dans la direction de la rivière, au dessus de moi, et de la place que je m’étais choisie, je vis venir un canot chargé d’hommes blancs, semblable au canot que j’avais déjà vu dans mes songes de la nuit. Ces hommes prirent terre à peu de distance et firent leurs apprêts de déjeûner. Je reconnus