Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/371

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jeûner de tous les jours, de l’autre du charbon de bois ; si le charbon est accepté, le père se montre satisfait et donne à l’enfant des éloges ou d’autres marques de contentement. La faculté de supporter un long jeûne est un titre de considération très envié. C’est pour cela qu’ils élèvent leurs enfans à supporter long-temps la privation de nourriture.

Quelquefois les enfans jeûnent trois, cinq, sept et même, assure-t-on, jusqu’à dix jours. Dans tout cet espace de temps, ils ne prennent qu’un peu d’eau, et encore à des intervalles très éloignés. Pendant ces jeûnes, ils donnent une attention toute particulière à leurs songes ; et, d’après leur caractère, les parens à qui ces songes sont racontés se forment une opinion sur l’avenir d’un enfant.

Rêver à tout ce qui se voit en l’air, comme aux oiseaux, aux nuages, au ciel, passe pour favorable ; et, quand l’enfant se met à raconter des visions de cette nature, les parens l’interrompent en lui disant : c’est bien, n’en parle plus. Les