Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/375

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ont rêvé dans leur délire que les imaginations de leur jeune âge s’étaient réalisées. Aussi entend-on des Indiens raconter avec confiance que telles et telles personnes sont mortes et ont marché le long du sentier des morts, jusqu’à un grand fraisier ou arbousier qui pousse près de la route, du même côté de la rivière : ils ont vu la rivière elle-même ; quelques uns l’ont passée, et sont arrivés dans les villages des morts.

Les songes de cette nature semblent avoir été très communs parmi eux ; mais le plus souvent ils ont à parler de vexations, de disgrâces et de désappointemens. Ils sont arrivés au grand fraisier, où le jébi-nug les rafraîchit dans leur voyage ; quand ils ont voulu prendre le fruit et le séparer, ils n’ont plus, trouvé qu’une pierre.

Cette fable vient des peuplades voisines du lac Supérieur, qui ont dans leur territoire un sable très doux de couleur rouge un peu semblable au fruit.