Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/42

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n’aurais pu emporter. Les chefs me représentèrent que presque autant vaudrait me détruire moi-même, puisque les Sioux ne pouvaient manquer d’apprendre le départ des autres guerriers et de venir fondre sur moi dès que je serais resté seul. Ces avis tristes et inquiétans devenaient plus alarmans encore, par les nombreux exemples qu’ils me rapportaient d’hommes, de femmes et d’enfans massacrés par les Sioux au même endroit ; mais il fallait rester.

Le soir, je bouchai le plus solidement possible les entrées du camp, et après avoir recommandé à ma famille le silence le plus absolu, je montai la garde près de l’enceinte. La nuit était peu avancée, lorsqu’à la clarté de la lune, fort brillante alors, je vis deux hommes venir droit à l’entrée ordinaire, et la trouvant close, faire le tour de nos fortifications en les examinant. La peur m’excitait vivement à tirer sur eux sans leur parler ; mais, me rappelant que ce pouvaient ne pas être des Sioux, je saisis une occasion favorable de les tenir en respect avec mon