Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/94

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Ils avaient l’habitude, depuis bien des années, de recevoir un crédit à la chute des feuilles ; ils manquaient alors tout à fait, non seulement de vêtemens, mais même de munitions, et quelques uns n’avaient ni fusils ni trappes : comment pouvaient-ils, sans l’aide accoutumée des traiteurs, vivre, eux et leurs familles, pendant l’hiver qui commençait ? Peu de jours après, j’allai trouver M. Wells ; je lui dis que j’étais pauvre, que j’avais une nombreuse famille à soutenir par moi seul, qu’enfin j’aurais beaucoup à souffrir sans aucun doute, et que peut-être même je serais en danger de mort, s’il ne m’accordait pas le crédit que j’avais toujours reçu à cette époque.

Il n’écouta pas mes représentations, et me dit rudement de sortir de chez lui. Je déposai alors devant lui, sur une table, huit de ces castors d’argent que les femmes portent dans leur parure ; ils m’avaient coûté, l’année précédente, deux fois le prix ordinaire d’une capote ; je lui en demandai une en échange, et je le priai de