Page:Tarde - L’Opposition universelle, Alcan, 1897.djvu/360

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de plusieurs ministères, est traitée avec un grand luxe de détails, que nous vaut la passion actuelle des questions ouvrières. En ce qu’elle a de plus clair, elle nous démontre la propagation imitative, année par année, de chaque production industrielle ou de chaque consommation, ou d’un chômage (grèves) ou d’un salaire, c’est-à-dire la diffusion d’une opinion ou d’une résolution, d’une croyance ou d’un désir. En somme, l’idéal d’une statistique, ce serait de pouvoir remonter, en fait de religion et de science, de langage, comme en fait d’industrie, à l’origine de chaque innovation théorique ou pratique, de chaque découverte petite ou grande, ou de chaque invention petite ou grande, et de la suivre, à partir de son premier auteur jusqu’à nos jours, en traçant la courbe variable du nombre de ses adhérents, et en expliquant les variations de chacune de ces courbes par les variations semblables ou inverses d’une autre courbe ou de plusieurs autres.


VIII

Après avoir démontré, défini, classe et explique les quantités sociales, nous avons à nous demander si les oppositions qu’elles nous présentent, leurs accroissements et leurs décroissements, sont symétriques ou non, quel est leur rôle, et quelle est la loi qui semble les régir. On paraît persuade généralement qu’en vertu d’une sorte de nécessite intérieure, tout ce qui a grandi jusqu’à un certain point tend de soi-même à s’abaisser, comme l’être vivant, après avoir gravi la colline de la vie, aspire, pense-t-on, à la redescendre. je ne