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plusieurs de nos journalistes et de nos hommes publics qui se disent catholiques et qui ne le sont pas du tout, il n’aura aucune difficulté à établir sa preuve. Pour le faire, il n’aurait qu’à produire une collection de l’Événement, par exemple.

L’Événement s’attriste à la pensée que Rome va savoir que « nous ne sommes plus catholiques selon le véritable esprit de l’Église. » Ce nous est beaucoup trop large si M. Fabre veut l’appliquer à tout le pays ; s’il le restreint à lui-même et à la misérable école qu’il a contribué à former, alors sa phrase est strictement vraie.

Ce qui est triste, ce n’est pas le fait que Rome va savoir que nous avons au milieu de nous des hommes comme M. Fabre, qui ont travaillé pendant des années à gâter l’esprit de notre population ; car il est bon que Rome connaisse nos plaies sociales afin de pouvoir y porter un remède efficace. Ce qui est vraiment triste, c’est le fait que ces hommes là existent réellement, et qu’ils font depuis trop longtemps leur œuvre de démoralisation.

En terminant, nous dirons au rédacteur de l’Événement que son article est une injure sanglante jetée à la face du Saint-Père ; car il donne clairement à entendre que Rome ne pourra peut-être pas juger sainement la question et qu’elle est exposée à prendre pour des vérités prouvées, de simples assertions qui, au dire de l’Événement, sont parfaitement absurdes. Ce n’est pas ainsi que l’on agit là-bas. Si cet auguste tribunal déclare que certains personnages, parmi nous, ne sont pas dans la bonne voie, que certaines idées qui se propagent dans notre province, sont dangereuses, ce sera parce que la chose lui aura été prouvée.

Alors, qu’est-ce que M. Fabre aurait à dire ?