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OU RECUEIL D’ÉTUDES

dire qu’aucun d’eux, à ma connaissance, sont FRANCS-MAÇONS et qu’ils ne sont certainement pas inscrits sur les régistres comme tels dans ce bureau et qu’ils ne peuvent par conséquent appartenir à une loge de cette juridiction.

JOHN H. ISAACSON,
Grand Secrétaire de la grande Loge de la province de Québec.


En bonne vérité, est-ce que la Patrie prend, tous les Canadiens pour des imbéciles ? Nous voudrions bien savoir ce qu’un pareil certificat prouve. Ne sait-on pas que les francs-maçons font serment de ne jamais révéler les secrets de la loge ? et voici que la Patrie veut nous faire croire que le Grand Secrétaire de la Grande Loge de la Province de Québec va communiquer un relevé exact des registres de la loge au frère Meunier, pour qu’à son tour il le passe au frère Beaugrand qui, lui, est chargé de le livrer au public ? Contez cela à d’autres, frère Beaugrand. Votre certificat maçonnique ne prouve rien du tout.

À propos de cette dispute entre la Minerve et la Patrie, voici quelque chose de touchant. C’est la Gazette, de Montréal, dirigée par un franc-maçon haut gradé, M. Thomas White, qui vient à la rescousse de la Minerve de la manière que voici :


On fait beaucoup de bruit de ce temps-ci parce que la Minerve a affirmé que MM. Poirier, Laflamme, Lareau, Geoffrion, etc. sont francs-maçons. Cette affirmation a été faite, cependant, non comme une attaque contre ces messieurs, mais comme une réplique à la Patrie, qui, depuis une quinzaine de jours, dénonce le parti conservateur parce que, dit-elle, il est dirigé par des orangistes et des francs-maçons. La Minerve N’A PAS CONDAMNÉ LA FRANC-MAÇONNERIE ; elle a simplement fait remarquer le fait, réel ou supposé, que de bons et éminents libéraux appartiennent à l’ordre.


Voilà ce que c’est que de se faire défendre par des amis compromettants. Ainsi, on le voit, au témoignage de la Gazette, organe bleu, la Minerve, la bonne vieille, n’a pas condamné la franc-maçonnerie. Oh ! non ! Elle a voulu tout bonnement faire une petite malice aux rouges en jouant au tu quoque.