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MÉLANGES

quelques petites « réserves » mêlées aux éloges afin de donner à l’article un air d’impartialité qui séduit.

C’est ce que l’écrivain du Journal de Québec a parfaitement compris.

Nous allons faire une guerre à mort au Courrier des États-Unis et à tous ceux qui l’appuient ; c’est pourquoi, afin qu’on ne puisse pas nous accuser d’exagérer la portée de l’article du Journal de Québec, nous le reproduisons intégralement. Le voici, tel que nous le trouvons dans le numéro du 15 juin courant :


M. Lassalle, ancien propriétaire du Courrier des États-Unis, vient de prendre sa retraite, après avoir publié cette feuille avec le plus grand succès, pendant un grand nombre d’années.

Le Courrier des États-Unis est en effet, un grand succès de journalisme français en Amérique, s’il est vrai, comme nous le croyons, que ses profits nets, par année, atteignent près de $30,000, et que la valeur de l’établissement s’élève à $200,000.

Nous n’avons pas de peine à croire à ce succès matériel, en jetant les yeux sur les trois éditions, quotidienne, hebdomadaire et du dimanche, que publie notre confrère new-yorkais.

Ces trois éditions, d’un caractère distinct, sont des plus intéressantes, sous le rapport de la variété des informations et le talent de la rédaction, qui porte le cachet littéraire des grands journaux parisiens, seulement nous n’avons pas pu toujours en approuver l’esprit et le choix.

Le Courrier des États-Unis a une grande circulation au Canada.

Sa politique américaine nous renseigne généralement avec impartialité, et quand il s’agit du Canada, nous trouvons en lui un ami sincère, surtout quand il est question des intérêts canadiens-français.

Nous saisissons la présente occasion pour lui témoigner notre reconnaissance.

Quant à sa politique européenne, nous faisons aussi nos réserves, n’envisageant pas toujours au même point de vue que lui les diverses questions, qui s’agitent dans le vieux monde, surtout en France.

Ces réserves faites, nous offrons à M. Lassalle nos plus franches félicitations sur ses succès passés, et lui souhaitons la plus paisible retraite qu’il puisse désirer.