Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/240

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en gros caractères, me fait songer au temps où je feuilletais mon abécédaire. Évidemment, M. le comte s’imagine qu’il est appelé à nous enseigner les rudiments de l’histoire de son pays.

Mais voici quelque chose de plus grave :

« Au Canada, comme on pourra le voir dans la note ci-dessous, on commence à s’intéresser profondément à toutes ces questions historiques. » Et cette note n’est rien autre chose qu’un extrait du Canadian Spectator, du 12 avril 1879, qui avertit le public qu’il va poser des questions sur l’histoire du Canada. Et les travaux historiques de Garneau, de Ferland, de Christie, de Smith, de Hawkins, de Miles, de Laverdière, la publication des relations des jésuites et des œuvres de Champlain, les rééditions de Tross, etc., etc., ne, comptent pour rien, puisque c’est en 1879 qu’on commence à s’intéresser aux questions d’histoire. « Avec cela, dit M. le comte, je termine ma préface en insérant les écrits de mes amis, M. Faucher, M. Marmette et M. LeVasseur. » C’est-à-dire que la préface se termine ou se complète par l’insertion des études de messieurs Faucher, Marmotte et LeVasseur. Or, comme l’opuscule dont il s’agit ne renferme que ces trois écrits, plus les quelques mots de M. le consul, nous avons le curieux spectacle d’une brochure qui se compose exclusivement d’une préface ! C’est pour cela sans doute que cette production littéraire laisse tant à désirer.

« Qui a découvert Terre-Neuve et le Labrador ? » M. Faucher, qui se pose cette question, nous assure que ce sont les Basques, et il croit prouver sa thèse en nous démontrant que les habitants de la Biscaye faisaient la pêche sur nos côtes avant, les navigations de Christophe Colomb. Mais il oublie de nous parler des découvertes faites au commencement du onzième siècle par les Islandais. Il avait pourtant sous la main la preuve que ces hardis navigateurs du nord connaissaient, dès cette époque reculée, l’Île de Terre-Neuve qu’ils nommaient Helluland et une partie de la Nouvelle-Écosse, appelée Markland. En consultant l’histoire de M. l’abbé Ferland il y aurait trouvé, à l’appui de