Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
OU RECUEIL D’ÉTUDES

La feuille maçonnique de M. Beaugrand, la Patrie, continue, avec une liberté que rien ne gêne, à insulter Mgr Laflèche et Mgr Bourget. On lit dans ce journal, entre autres infamies, les suivantes. Nous demandons pardon à nos lecteurs de reproduire de pareilles saletés, mais nous voulons que les catholiques, qui ne lisent pas la Patrie, connaissent les turpitudes de l’organe des loges :

« Quant à Mgr Laflèche, dit le fameux Cyprien, pour lui exempter le désagrément d’être toujours dans une minorité désespérante dans le conseil des évêques, il serait relégué, lui aussi, au Saut-au-Récollet, et le siège de Trois-Rivières serait donné à quelque autre dont les idées seraient plus en harmonie avec le XIXe siècle et les autres évêques. Il paraît que cette fois on veut en finir avec l’école politico-religieuse. Après Mgr Bourget, Mgr Laflèche. Voilà donc la grande école programmiste, l’école de l’intervention cléricale dans toutes les questions politiques, l’école de la non responsabilité absolue du prêtre devant les tribunaux civils, condamnée à Rome sur toutes ses faces, dans sa doctrine et dans la personne de ses membres les plus respectables comme les plus insignifiants, depuis les premiers rôles jusqu’aux comparses. C’est le jour des grandes réparations. La leçon est-elle assez rude cette fois ? Le châtiment est-il assez sévère… Puissent-ils, sous la condamnation et la disgrâce qui les frappent, pouvoir se dire, comme fiche de consolation, qu’ils étaient de bonne foi et croyaient bien faire ! C’est difficile, cependant, car les avertissements n’ont pas manqué. »

Voilà les abominations qui se publient dans la Patrie. Il est difficile de se contenir en voyant deux vénérables évêques insultés de pareille façon par une misérable feuille maçonnique ; il est difficile de ne pas dire tout ce que l’on a sur le cœur. Mais ce qui nous console, c’est qu’en effet le jour des grandes réparations viendra, si non dans ce monde, au moins dans l’autre. Est-ce que les catholiques n’ouvriront pas enfin les yeux ? ne finiront-ils pas par comprendre qu’un pays où de pareilles choses se publient et se lisent est un pays en danger de perdre la foi ? Nous l’espérons.