Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Des bords de la Tamise aux bords du Saint-Laurent,
Qu’il soit enfant du peuple ou brille au premier rang,
Laissant glapir la calomnie,
Tour à tour par ton œuvre et ta grâce enchanté,
Chacun courbe le front devant la majesté
De ton universel génie !

Salut donc, ô Sarah ! Salut ô dona Sol !
Lorsque ton pied mignon vient fouler notre sol,

Te montrer de l’indifférence

Serait à notre sang[1] nous-mêmes faire affront ;
Car l’étoile qui luit la plus belle à ton front,

C’est encore celle de la France !

Laissant glapir la calomnie ! Ce vers, venant à la suite des graves avertissements donnés aux fidèles par Mgr l’évêque de Montréal et son clergé, est tout à fait dans le genre que M. Fréchette cultive davantage.

On dit que le prix Monthyon, qui est accordé aux commençants à titre d’encouragement et pour les engager à mieux faire, produit toujours sur ceux qui le reçoivent un effet funeste : ils se gonflent d’orgueil, se croient de grands hommes, et terminent invariablement leur carrière dans l’insignifiance la plus complète. Certes, ce n’est pas M. Fréchette qui fera exception à la règle.

Malheureusement, M. Fréchette n’est pas le seul de nos compatriotes qui ait fait le fou à l’occasion de la visite de Sarah Bernhardt à Montréal. La Patrie m’apprend que « plusieurs journalistes et quelques invités se rendirent à Saint-Albans pour rencontrer Mlle Sarah Bernhardt. » Ces personnes étaient :

L’hon. sénateur Thibaudeau, L. H. Fréchette, F. X. Archambault, C. R., B. Brousseau, avocat, G. W. Parent, J. E. Robidoux, avocat, Jos. Doutre, C. R., L. Perrault, L. J. Lajoie, D. Macpherson, William Vial, H. Thomas.

  1. Il ne faut pas oublier que Sarah est juive.