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MÉLANGES

M. David continue à identifier notre cause avec celle du Monde. Il sait pourtant bien que nous avons formellement condamné la position prise par M. Houde. Mais depuis quelque temps le démon de la calomnie semble s’être emparé du cœur de notre confrère.

M. David cite, en feignant de s’en scandaliser, une partie d’un de nos écrits où nous disons que le pape, infaillible lorsqu’il parle ex-cathedrâ, peut être induit en erreur sur une question de fait. Est-ce que M. David prétend que cela n’est pas conforme à la doctrine catholique ?

M. David persiste à vouloir se cacher derrière le Pape et la Propagande. Il dit : « Entre Mgr  Bourget, Mgr  Laflèche, M. Trudel, le Journal des Trois-Rivières et la Vérité d’un côté, et tous les autres évêques de la province, les cardinaux, la Sacrée-Congrégation et le pape de l’autre, nous optons pour ces derniers. Nous savons bien que dans la province de Québec il vaut mieux être de l’autre côté, mais c’est plus fort que nous, nous croyons que le pape a raison. »

N’est-ce pas un véritable scandale de voir M. David faire un tel abus du nom du Saint-Père ? Il avoue qu’il vaut mieux être de l’autre côté, c’est-à-dire que la grande majorité de notre population ne partage pas les idées de la Tribune ; cependant ce triste écrivain prétend que le pape est de son côté. En d’autres termes, M. David donne clairement à entendre que la majorité du peuple canadien est en révolte contre le Saint-Siège, puis qu’ici il « vaut mieux être du côté opposé au pape. » Quelle effronterie et quelle hypocrisie !

Ce qui nous console, c’est la certitude où nous sommes que, dans quelques mois d’ici peut-être, nous serons obligés de défendre les autres évêques de la province contre les attaques de M. David et de ses semblables.