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OU RECUEIL D’ÉTUDES

Le paragraphe qui précède représente fidèlement ce qui s’est passé entre M. John Jackman Foote, l’ange exterminateur, et M. Louis Adélard Sénécal, l’homme qui administre les treize millions du peuple.

Voici maintenant le fruit de cette entrevue, voici comment M. John Jackman Foote a exterminé M. Louis Adélard Sénécal. On lit en tête des colonnes du Chronicle du 7 décembre :


À propos des accusations portées contre M. Sénécal, dans un article du Chronicle du 16 novembre dernier, nous désirons répéter ce que nous avons publié dans le Chronicle du 19 du même mois, et de plus, dire que l’article qui contenait ces attaques contre M. Sénécal n’avait pas été vu par le rédacteur responsable, avant sa publication, et nous offrons des excuses pour ce qu’il renferme. Nous sommes persuadés qu’aucune des accusations portées contre M. Sénécal dans le procès Laurier n’a été prouvée, et, personnellement, nous n’avons aucun motif de douter de son honnêteté.


Autant il est honorable et digne de se rétracter honorablement et dignement, autant il est méprisable de faire ce que M. John Jackman Foote vient de faire.

Ou le rédacteur du Chronicle était sincère dans ses attaques contre M. Sénécal et dans ses protestations en faveur de la liberté de la presse, avec lesquelles il nous a fatigué les oreilles jusqu’à la veille des élections ; ou bien il n’était pas sincère.

S’il était sincère avant les élections, il devait l’être après, car dans l’intervalle du 1er  au 7 décembre aucun événement ne s’est produit pour rendre la position de M. Sénécal meilleure. Et s’il était convaincu que l’administration de M. Sénécal constitue un danger pour le public il a commis une affreuse lâcheté en reculant devant un procès.

Si, d’un autre côté, il n’était pas sincère dans ses attaques, s’il n’a voulu qu’exploiter les préjugés de ses nationaux et, assouvir ses mesquines haines, il a commis un acte indigne, mais il aurait dû, au moins, avoir le courage d’aller jusqu’au bout et de subir son procès comme un homme.

Maintenant, M. Foote a-t-il réellement eu peur du procès dont il était menacé, ou s’est-il laissé « magné-