Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
367
OU RECUEIL D’ÉTUDES

C’est à peu près comme qui dirait : Avant d’y avoir songé je n’y avais pas pensé ; ou bien : Cinq minutes avant de mourir il vivait encore. Il paraît que Calino a un cousin en Amérique.

Ce qui rend la tâche de notre chroniqueur plus difficile encore, c’est que les lecteurs de l’Électeur — ça sonne mal, mais que voulez-vous — sont des gens « intelligents ! » C’est textuel. S’il avait affaire à des imbéciles, il croit bien qu’il aurait moins de difficulté à les amuser : et sans doute il ne se trompe pas. Il se sent mal à l’aise en face d’un auditoire intelligent, et avoue que son genre d’esprit convient mieux aux pensionnaires de M. Vincelette. C’est étonnant comme il y a des gens qui se connaissent !

On l’a vu, M. Pacaud a présenté ses amis au public comme des littérateurs distingués. Voici un échantillon de leur littérature et de leur distinction :


La dernière lettre de Son Éminence le Cardinal Siméoni, ce nouvel abaiss-enez pour les Trudéleux, a causé grand émoi. L’un des plus fervents, un grand admirateur des individus qui restent à Rome malgré le Pape, sous la protection du roi Humbert, en a été tout à fait scandalisé.

— Ce brave Cardinal, dit-il, à son interlocuteur, a été trop loin cette fois. Il sera destitué, je vous le prédis.

— Tant pis, répondit l’autre, car vous verrez que c’est un maudit Anglais qui aura sa place.


Il y en a deux colonnes sur ce ton-là.

Les abonnés de l’Électeur vont assurément regretter les articles sérieux et somnifères du rédacteur en chef.



25 février 1882


On trouve que je suis trop sec, que je ne suis pas assez onctueux, pas assez arrondi et rebondi. Oui-dà ! Ce sont des phrases que vous-voulez ? Et vous pensez que je ne puis pas en faire ! Tenez-vous bien : —