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MÉLANGES

« Le devoir dudit inspecteur général sera de surveiller, de contrôler et de diriger, d’après les instructions du surintendant, les travaux des inspecteurs ordinaires. Il aura à cette fin tous les pouvoirs desdits inspecteurs et tous ceux du surintendant, excepté celui de rendre des sentences.

Pour bien saisir toute la portée de cette clause, il faut la rapprocher de la clause précédente. On commence par enlever aux commissaires d’écoles, qui représentent directement les pères de famille, leurs pouvoirs les plus importants pour les conférer aux inspecteurs, fonctionnaires de l’État. Puis, on revêt l’inspecteur général, autre fonctionnaire de l’État, de tous les nouveaux pouvoirs donnés aux inspecteurs ordinaires. C’est-à-dire qu’un seul fonctionnaire de l’État prend la place des pères de famille.

Ensuite, pourquoi faire nommer cet inspecteur général par le lieutenant-gouverneur en conseil, c’est-à-dire par le gouvernement ? Pourquoi méconnaître ainsi les droits des Évêques comme membres du Conseil de l’instruction publique ? Ne croit-on pas que l’épiscopat ait quelque chose à dire dans la nomination de ce fonctionnaire important ?



La clause six se lit comme suit :

« Les sections 95, 97, 102 et 136 du dit chapitre 15 sont amendés, en retranchant les mots « avec l’approbation du gouverneur en conseil », ou « par le gouverneur en conseil » qui se trouvent dans l’une ou l’autre des dites sections. »

C’est-à-dire que dorénavant, si ce projet de loi est voté, le surintendant seul aura le droit de tout faire à sa guise, à peu près. Il pourra tailler à droite et à gauche sans contrôle.



Il y aurait encore une foule d’observations à faire au sujet de ce projet de loi extraordinaire, mais nous