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OU RECUEIL D’ÉTUDES

croyons en avoir assez dit pour convaincre tout homme de bonne foi que nous glissons rapidement sur la pente du laïcisme et de l’omnipotence de l’État en matière d’éducation. Il est probable que ce projet de loi ne sera pas voté, vu que les autorités religieuses en ont eu connaissance à temps pour intervenir. Mais cette tentative de faire voter une pareille loi, qu’on dirait rédigée par Jules Ferry ou Paul Bert, montre bien de quelles doctrines néfastes certains de nos hommes publics se nourrissent, quels projets détestables ils trament contre les droits de l’Église et des pères de famille.



21 mai 1882


De l’aveu même du Courrier du Canada ce n’est pas la première fois que l’on tente de faire voter subrepticement, par notre législature, de perfides et dangereux projets de loi sur l’éducation. L’année dernière et l’année auparavant, on a fait une tentative semblable.

Il importe grandement de savoir d’où viennent ces mauvais projets de loi. Qui les rédige ?

Est-ce le surintendant de l’éducation lui-même ? Est-ce quelqu’un de ses subalternes ? Dans tous les cas, cela nous vient du département de l’instruction publique, et le chef de ce département est responsable de ces attentats contre l’autorité de l’épiscopat et les droits des pères de famille.



Le bill de l’éducation, dont nous avons parlé dans notre dernier numéro, a été voté par l’Assemblée législative dans une forme qui diffère quelque peu du texte premier. Le gouvernement, par l’organe du premier ministre, a apporté au projet de loi certaines modifications qui le rendront moins mauvais, puisqu’on n’abroge que le premier alinéa du paragraphe 2 de la section 65 du chapitre 15 des Statuts Refondus. De cette