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POUR LA PATRIE

tion est une fleur d’espérance. Si l’atmosphère dans laquelle elle s’épanouit n’est pas favorable, elle se dessèche et tombe ; si, au contraire, l’atmosphère lui convient, elle prend vigueur, elle est fécondée et produit un fruit ; mais si quelqu’un s’avise de cueillir ce fruit avant qu’il ne soit mûr, tout est perdu. La maturité n’arrive qu’à l’heure marquée par la Providence, et il faut avoir la sagesse d’attendre. »[1]

Dieu a planté dans le cœur de tout Canadien-français patriote, « une fleur d’espérance ». C’est l’aspiration vers l’établissement, sur les bords du Saint-Laurent, d’une Nouvelle France dont la mission sera de continuer sur cette terre d’Amérique l’œuvre de civilisation chrétienne que la vieille France a poursuivie avec tant de gloire pendant de si longs siècles. Cette aspiration nationale, cette fleur d’espérance de tout un peuple, il lui faut une atmosphère favorable pour se développer, pour prendre vigueur et produire un fruit. J’écris ce livre pour contribuer, selon mes faibles moyens, à l’assainissement de l’atmosphère qui entoure cette fleur précieuse ; pour détruire,

  1. La Minerve, 11 septembre 1894.