Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/65

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Cette constitution est parfaitement claire. Elle dit expressément que « l’éducation des enfants ainsi entendue — l’éducation chrétienne — doit être du nombre des devoirs imposés à l’évêque et que les écoles en question — les écoles du peuple — comptent parmi les œuvres dont la direction appartient à l’administration diocésaine ».

M. Magnan n’a qu’à citer cela pour régler la question. Nulle part il ne trouvera dans les enseignements de Léon XIII un mot qui reconnaisse à l’État un autre droit en matière scolaire que le droit de protéger l’école, de prêter main forte à l’Église et aux parents dans l’œuvre de l’éducation.

Notre confrère ne peut comprendre qu’on reconnaisse à l’État le droit de soutenir, de protéger l’école, tout en lui disant que sa place n’est pas dans l’école, mais à côté de l’école. Pourtant c’est bien simple. L’État a le devoir de protéger l’Église et la famille. Mais cela ne lui donne pas le droit de pénétrer dans le sanctuaire, de s’installer au foyer domestique. L’école n’étant, en droit, que le « vestibule du temple » et le « prolongement de la famille », le même raisonnement s’y applique parfaitement. .

Un dernier mot. M. Magnan, dans les efforts qu’il fait pour prouver que notre système scolaire est plutôt municipal que provincial, nous reproche d’avoir mal cité les statuts. Nous avons reproduit les dispositions de la loi que nous avons invoquées, d’après le Code de l’Instruction publique préparé par M. Paul de Cazes. Cet ouvrage doit être très exact. Nous ne prétendons pas avoir tout cité, mais nous n’admettons pas qu’on puisse nous accuser n’avoir attribué à l’autorité provin-