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LE CABINET

» Vous, dont la presse au temps ravira les ouvrages,
» Étiez-vous donc tout bas guidés dans vos hommages
 » Par ce frivole soin ?
» Non, de l’esprit humain actives sentinelles,
» Vous aurez vu sans doute, en ses routes nouvelles,
 » Et plus haut et plus loin.

» Vous aurez vu l’effort de cette race humaine,
» Qui ne peut reculer de son étroit domaine
 » Les éternels remparts ;
» Mais qui tend, d’une marche à la fois lente et sûre,
» À diviser les biens que le ciel lui mesure
 » En plus égales parts.

» Là, peut-être, du monde est le secret suprême,
» C’est la loi souveraine, à qui le Seigneur même
 » A prêté son appui,
» Quand, de notre avenir révélant le mystère,
» Sa voix a proclamé les enfans de la terre
 » Tous égaux devant lui.

» Comme l’avait prédit la sainte parabole,
» Telle qu’un grain fécond, la divine parole
 » A germé parmi nous ;
» Au sacré tribunal, où la loi s’est assise,
» La faiblesse s’appuie, et la force soumise
 » A plié les genoux.

» Chaque pas est marqué dans la même carrière.
» De nos lots inégaux la masse tout entière,
 » Les maux comme les biens,