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PRÉLUDE.

Vainement j’appelle
Les mètres confus ;
Leur troupe infidèle
Fuit à tire-d’aile,
Murmure, se mêle,
Et n’obéit plus !
De même bourdonne
Un essaim mouvant ;
À flot monotone,
Ainsi tourbillonne
La feuille d’automne,
Qu’emporte le vent.

Oh ! comment réunir leurs tribus dispersées ;
Ourdir pour enchaîner les mobiles pensées,
Les sons et les couleurs ?
Comme les souples joncs, élégante merveille,
L’un à l’autre enlacés, se courbent en corbeille
Pour se remplir de fleurs !

Sylphe, à la langue choisie,
Ange, Muse, Esprit des vers,
Doux souffle de poésie,
Qu’as-tu fait de tes concerts ?
Le pauvre oiseau qu’on enchaîne,
Tirant son grain à la peine,
À ce métier perd la voix ;
Autour de sa triste adresse
La foule avide s’empresse….
J’aimais mieux ses airs des bois !