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LA MORT DE ROUGET DE L’ISLE.


Elle nous a quittés cette âme noble et tendre
D’où jaillirent un jour de si mâles accens,
Accens connus de tous, que tous savaient comprendre
Et que portaient aux rois des échos menaçans.
Quand donc, un jour d’été, notre France endormie
S’éveilla tout à coup fière et libre, ses fils
Lui redirent ces chants de leurs pères appris.
À leurs voix s’unissait plus d’une voix amie,
De ces jours orageux conjurant les périls :
Où sont-elles ces voix ? Ces amis où sont-ils ?
Ils laissent, oublieux, tes dépouilles mortelles,
Cheminer au tombeau dans cet humble appareil !
Des acteurs de Juillet deux seuls te sont fidèles :
Le peuple et le soleil.