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NOTES.

Robert Estienne, ne l’eût protégé contre ses adversaires. Il est probable que, dès cette époque, le grand homme aurait été sans elle obligé de quitter la France.


À M. DE CHATEAUBRIAND.

Ces vers, déjà recueillis dans le volume où sont rassemblés les morceaux inspirés à divers auteurs par le beau monument que M. de Chateaubriand élève à sa mémoire, ont pour moi le mérite (j’ai bien peur qu’il ne soit le seul) de se rattacher à ce que je regarde comme un des événemens heureux de ma vie, la faveur d’avoir assisté à ces lectures si mémorables et si enviées. Cette faveur, je la dois surtout à la gracieuse intervention d’une femme qu’il est bien difficile d’approcher sans contracter quelque dette de reconnaissance ; madame Récamier me pardonnera de placer ici l’expression de la mienne.

Ce qui, pour mes lecteurs, vaudrait infiniment mieux que ma poésie, c’est ce qui y a donné lieu ; mais il faudrait parler de moi, plus que je n’aime à le faire, pour raconter comment, dans quelqu’une de ces causeries qui çà et là entrecoupaient la lecture, M. de Chateaubriand s’amusa au récit de la naïve et religieuse admiration que son nom et ses écrits avaient inspirée à ma jeunesse. Il faudrait être moins jalouse que je ne le suis de ce trésor,