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L’ÉPILOGUE.


Vous, qui toujours bercez quelque chimère
Art, poésie, amour, ambition,
Quand, en secret, d’un espoir éphémère
Vous caressez la belle vision,
Tremblant de voir, aux lueurs du scrupule,
Au souffle froid du bon sens incrédule,
Son frêle éclat s’envoler sans retour,
Vous la cachez dans le fond de votre âme,
Comme ces fils délicats dont la trame
Redoute l’air, la chaleur et le jour.

Le fils du roi, tout plein de la merveille
Cachée au fond d’un sombre corridor,
Ne rêve plus, soit qu’il dorme ou qu’il veille,
Que cheveux blonds, diamans, robe d’or.
— « Comment savoir quelle était cette belle ?
Se disait-il ; car d’oser parler d’elle
C’est temps perdu, les gens me croiront fou. »
La chose, au fait, avait quelque apparence.
Un jour pourtant, d’un air d’indifférence,
Il demanda : — Qui donc loge en ce trou ?