Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/204

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par excellence, sauva de ses bourreaux, en disant : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre ! » Dans cette magnifique intervention de la charité divine, dans cette leçon magistrale donnée aux hypocrites qui s’indignent contre une pécheresse alors qu’ils sont eux-mêmes pécheurs invétérés, la franc-maçonnerie prétend voir l’absolution, l’approbation de l’adultère ! Et, de cet épisode, l’anti-pape Albert Pike tire des conclusions véritablement infectes ; je ne trouve pas d’autre mot pour les qualifier ; et ma plume se refuse à reproduire cette dissertation d’une impiété telle, que son inspiration infernale ne laisse aucun doute. Pour moi, il est certain que cette immonde parodie du Nouveau Testament et été dictée à Albert Pike par Satan en personne ; il n’est pas d’impie, si pervers qu’il soit, qui ait pu imaginer de pareilles abominations ; c’est, du reste, l’avis de tous les théologiens qui ont eu connaissance des ouvrages dogmatiques de l’anti-pape de Charleston.

Évidemment, M. l’abbé Brettes, chanoine de Notre-Dame de Paris, et collaborateur de M. Paul Rosen, franc-maçon converti, — tous deux vivent encore, — avait sous les yeux les rituels d’Albert Pike et d’autres rituels analogues, quand il écrivait ces lignes (Cours de Maçonnerie Pratique, tome II, page 490-491) :

« Que dire de la Maçonnerie Adonhiramite, dont le troisième degré représente le troisième ciel, où tout est céleste par conséquent, où interviennent des personnages portant des noms de saints, de saintes et d’anges, de la Vierge Marie, du Saint-Esprit, de Dieu le Père et de Notre Seigneur Jésus-Christ, et dont les mystères enfin, chefs-d’œuvre incomparables de sacrilège et d’impudicité, paraissent dépasser de trop haut la malice du génie humain, pour n’avoir pas été directement révélés par l’enfer ?

« Et qu’on ne vienne pas crier à la calomnie ! Les documents authentiques sont là. C’est le cas, pour la maçonnerie, d’être fidèle à sa tactique de silence et de reprendre son jeu de martyre.

« Que l’on ne vienne pas nous dire non plus que ce sont là des exceptions d’un autre âge, qui tiennent de la folie, et dont on ne saurait rendre les loges responsables ; car je répondrais que Albert Pike, le grand pontife de la maçonnerie américaine, le Nazaréen inspiré, dont les paroles et les écrits ont, pour les francs-maçons des deux mondes, à peu près la même autorité que l’Évangile pour les catholiques, et qui n’est, au fond, qu’une contrefaçon du Pape, écrit et imprime en ce moment même (1886), en leur donnant un caractère profondément sacré, et en les noyant dans des flots d’érudition mystique, des horreurs comme seul pourrait en écrire Satan.

« Il y a tel de ses livres, — je me garderais bien de le nommer, — qui