Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/217

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Ce symbole consiste en un arbre étique, dépourvu de fruits, et entouré de flammes qui sortent de terre. « Cet arbre, dit le chevalier d’éloquence, rappelle une ingénieuse parabole de Jésus, au temps de sa gloire et de sa vertu. C’est le figuier maudit, l’arbre improductif. Jésus enseignait de la sorte, avec raison, que quiconque ne produit pas est plus qu’un inutile, est un coupable, méritant d’être anéanti par le feu. Ainsi, Jésus s’est condamné lui-même, d’avance, et son jugement nous l’exécutons contre lui dans nos assemblées palladiques. » Ainsi, la maçonnerie affecte de ne pas comprendre le sens de la parabole du Christ. Il s’agit, en réalité, des paresseux, des oisifs, des gens qui ne se rendent utiles à la société par aucun travail, par aucune production ; mais la maçonnerie, toujours fidèle à son infernal principe, prétend trouver un sens caché dans cette parabole, cela pour arriver à une obscénité, selon l’habitude de la secte. Ici donc, se trouve un parallèle établi entre le figuier maudit et un symbole exclusivement maçonnique ; mais ce parallèle, je ne puis le reproduire. Finalement, il est expliqué que, en réunion d’Élues palladiques, le figuier maudit est placé à l’Europe (c’est-à-dire vers la porte d’entrée), et qu’il figure ainsi « la Rome papale, centre de la superstition et du célibat ecclésiastique, que nous avons condamnés à disparaître de la face de la terre. »

— Maintenant, aimable et parfaite sœur, dit pour conclure le chevalier d’éloquence, s’adressant à miss Arabella, vous allez assister à la récitation du catéchisme des Maîtresses Templières. Veuillez y prêter toute votre attention,

Et il s’assit. Alors le dialogue suivant s’engagea entre le grand-maître Spencer, parlant du haut de l’estrade du fond, et une dignitaire, la grande lieutenante, qui siégeait près de la porte d’entrée.

Le grand-maître. — Très illustre chevalière grande lieutenante, es-tu Maîtresse Templière ?

La grande lieutenante. — Je m’en fais gloire, très puissant commandeur grand-maître.

Le grand-maître. — Quel zèle t’anime ?

La grande lieutenante. — Je brûle du feu sacré.

Le grand-maître. — Qui es-tu ?

La grande lieutenante. — Fille par adoption de Celui qui peut tout.

Le grand-maître. — D’où viens-tu ?

La grande lieutenante. — De la flamme éternelle, qui donne la vie à la matière et illumine la raison humaine.

Le grand-maître. — Où vas-tu ?

La grande lieutenante. — À la flamme éternelle, soleil de justice, âme des âmes pures, régénératrice de l’univers.