Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/367

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une Loge de Perfection, qui était depuis cinq ans tombée en sommeil et que nous avons rendue à la vie maçonnique.

« D’autre part, nos trois Grands Consistoires écossais de la Louisiane, du Kentucky et de la Californie gouvernent à cette heure soixante-quatre ateliers, dont treize androgynes.

« Nous ne tiendrons pas compte, pour le moment, des loges en sommeil, dont tout cependant fait présager le prochain réveil. Nous nous bornerons à constater ensemble, mes très illustres frères, que notre Suprême Conseil étend sa juridiction immédiate sur deux cent dix-sept commanderies maçonniques : trois Grands Consistoires, sept Consistoires particuliers, dix-neuf Aréopages de Kadosch, trente-quatre Chapitres de Rose-Croix, trente-deux Loges de Perfection, et soixante-douze Loges Symboliques avec autant d’annexes de sœurs écossaises. En ajoutant à ce total les soixante-quatre ateliers placés sous la dépendance spéciale des trois Grands Consistoires, nous avons un ensemble de deux cent quatre-vingt-un corps maçonniques en plein exercice, et aux destinées desquels nous avons, très illustres frères, l’honneur de présider. »

Après avoir donné lecture de cette relation, Albert Pike se livra à quelques attaques contre un certain frère Foulhouze, qu’il détestait profondément, celui-ci ayant essayé de lui susciter une concurrence. Je passe cette diatribe qui n’offre aucun intérêt. Puis, il fit une rapide allusion à un désaccord survenu entre le Suprême Conseil de Suisse et le Suprême Conseil d’Irlande. « Nous avons écrit, dit-il, au frère Eugène Dulon, à Vevey, pour qu’il avise de nos volontés ses frères du Suprême Conseil de Suisse ; ceux-ci devront s’incliner et accorder une réparation au Suprême Conseil d’Irlande, sous peine de nous voir rompre nos rapports avec eux, extrémité à laquelle je ne me résoudrai, quant à moi, qu’avec le plus vif chagrin. J’espère donc que le Suprême Conseil de Suisse réfléchira et ne voudra pas s’exposer à se voir retranché de la communion maçonnique. »

Il termina par la série habituelle des lieux communs sur les liens de sympathie et de cordiale amitié que la franc-maçonnerie établit entre des hommes étrangers les uns aux autres par leur nationalité et leurs coutumes. Et il conclut ainsi :

« Les vivants, même absents, coopèrent à notre œuvre par l’harmonie des idées communes. Les morts ? non seulement ils ont leur place dans notre souvenir, mais encore vous savez comment ils continuent à agir au milieu de nous. Les encouragements qui résultent de ce concours nous préservent de toute défaillance, de toute hésitation, et nous stimulent pour actionner énergiquement les mesures requises par les intérêts de l’Ordre. Nous aurons bien le temps de nous reposer, lorsque nous ne