Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/479

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d’affirmer que la haute maçonnerie satanique n’existe pas, que Mgr Meurin et les autres auteurs antimaçonniques qui ont avant moi soulevé ce coin du voile ont été trompés par de vaines apparences, par de faux bruits. Si on lui parle du Souverain Directoire Dogmatique de Charleston, il brouillera tout à plaisir et le confondra volontairement avec le Suprême Conseil Écossais de cette même ville.

Sur la question des loges androgynes, la réponse du pseudo-faux-frère est à peu près invariable. Selon lui, il y a eu autrefois des sœurs maçonnes ; mais, depuis longtemps, il n’y en a plus. Ou encore, il y en a dans quelques pays, mais non dans le pays au sujet duquel on l’interroge. Sa dernière concession est que, s’il y a des loges de femmes, par impossible, alors ce sont des loges irrégulières, non reconnues par les Grands Orients et les Suprêmes Conseils, et fonctionnant en dehors de la maçonnerie.

En résumé, le pseudo-faux-frère, en feignant d’apporter son concours aux catholiques et en se faisant payer d’eux quelques menus services, fortifie, par son témoignage censément impartial, les négations officielles dont la secte est si prodigue sur certains points ; de cette façon, juif avant tout, il touche de l’argent des deux côtés ; mais c’est aux sectaires qu’il est acquis, et non aux chrétiens, dont il ne parle qu’avec un souverain mépris, hors leur présence.

Ces dangereux agents du grand-maître italien sont plus nombreux qu’on ne suppose, et l’on ne saurait trop s’en défier. Un grave tort de M. Léo Taxil, dont je suis loin de partager certaine manière de voir, a été de ne pas porter ses investigations du côté de la juiverie maçonnique ; il en aurait découvert de belles sur les Lemmi, les Bleichroeder, les Cornélius Herz et autres francs-maçons israélites qui ont su prendre une part importante à la direction de la secte. M. Drumont, lui, a été plus perspicace, et il est probable qu’un pseudo-faux-frère, en qui il aurait bien vite flairé le juif, ne lui en imposerait pas.

Du reste, les agents secrets de Lemmi sont faciles à reconnaître ; dans n’importe quel pays, ils ont, je le répète, un signe distinctif qui les dénonce, pour peu qu’on y prenne garde ou qu’on se renseigne : il n’y en a pas un qui ne soit juif.

Puisque je viens de rappeler le soin que prennent les sectaires de cacher aux profanes l’existence des sœurs maçonnes, je crois opportun de dire, en passant, deux mots de la principale ruse employée par eux pour faire croire qu’il n’y a chez eux que des frères, exclusivement.

La maçonnerie androgyne fonctionne en vertu d’une organisation spéciale, qui peut, sans la moindre difficulté, être tenue secrète pour ceux des frères eux-mêmes auxquels les ateliers d’adoption et autres analogues