Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/602

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Charles Richet, professeur à la Faculté de médecine de Paris, directeur de la Revue scientifique.

« C’est à Milan, chez le docteur en physique Finzi, qui habite rue Monte di Pietra, n° 11, que les expériences dont il s’agit ont été faites. Dix-sept séances ont été tenues entre neuf heures et minuit.

« Les observations recueillies portent sur trois sortes de phénomènes : 1° les phénomènes obtenus à la lumière ; 2° les phénomènes obtenus dans l’obscurité ; 3° les phénomènes ayant eu lieu jusqu’à présent dans l’obscurité, et qui, chez M. Finzi, ont été obtenus à la lumière, en vue du médium.

« Les phénomènes de la première catégorie n’ont rien que de très commun. Ce sont notamment le soulèvement latéral d’une table, au contact des mains du médium assis à l’un des côtés plus court de celle-ci ; le soulèvement complet de la table ; les variations de la pression exercée par le corps du médium assis sur une balance ; le mouvement de la table sans contact aucun ; les coups et les reproductions de sons dans la table.

« Ceux de la deuxième catégorie sont également connus. Y figurent : le transport sur la table de la personne du médium, avec la chaise sur laquelle il est assis ; les bruits de mains battues l’une contre l’autre ; les contacts produits par une main mystérieuse sur les habits des assistants et donnant à ces derniers le sentiment qu’ils sont touchés par une main chaude et vivante ; les visions d’une ou deux mains projetées sur un papier phosphorescent ou sur une fenêtre faiblement éclairée.

« Mais, si les faits appartenant à ces deux catégories se sont produits déjà, il n’en est pas du tout de même de ceux qui entrent dans la troisième catégorie. De l’aveu des savants qui en ont été les spectateurs, ces derniers phénomènes étaient restés jusqu’ici absolument inconnus, et c’est leur constatation par les savants dont je donnais les noms tout à l’heure qui a provoqué la grande émotion que l’on sait. On avouera qu’ils méritent de retenir pendant quelques instants l’attention des hommes d’étude.

« C’est M. Ercole Chiaïa, un homme de cinquante ans environ, riche, très distingué et uni à plusieurs familles fort estimées de Milan, qui a endormi Eusapia Paladino.

« Les expériences vulgaires faites, voici comment on a procédé en vue d’obtenir à la lumière, en vue du médium et dans des conditions de sincérité et de sécurité inaccoutumées, les phénomènes en question :

« Afin qu’une partie de la pièce où se trouvaient les assistants demeurât dans l’obscurité, cette pièce a tout d’abord été divisée par un rideau. Le médium a été ensuite assis au-devant du rideau, en face de l’ouverture faite à celui-ci, le dos placé dans la partie obscure, tandis que ses