Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/774

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pement de ses facultés intellectuelles, de sa faculté du langage et de son angle facial en sont la conséquence.

À part ces deux points et tout ce qui en ressort, on ne découvre entre l’homme et les anthropoïdes que des ressemblances, et la question suivante s’impose : « Parmi les quatre genres dont les anthropoïdes se composent, en est-il un qui soit plus voisin de l’homme ? »

Le gibbon doit être mis de côté. Par ses circonvolutions cérébrales et l’ensemble de sa colonne vertébrale, il est réellement supérieur ; mais, par les proportions de ses membres, l’étroitesse de son bassin, la disposition de ses muscles, ses traces de callosités aux fesses et ses allures du vivant, il établit la transition aux pithéciens.

L’orang occupe une place également défavorable par quelques caractères anatomiques qui lui sont propres, par les proportions de son squelette, par ses mains et ses pieds défectueux ; mais il se relève par ses circonvolutions cérébrales, son angle facial, par le nombre de ses côtes, enfin par ses dents.

Le chimpanzé a pour lui la richesse de ses circonvolutions cérébrales, la proportion de son squelette, la disposition de son fémur et la physionomie générale de son crâne.

Le gorille, enfin, a en sa faveur le volume du cerveau, la direction de son regard, sa taille, les proportions générales de ses membres, la disposition de ses muscles, de sa main, de son pied, de son bassin ; mais il a treize paires de côtes, une colonne vertébrale défectueuse, des sacs laryngers, un diastème et des canines fort longues.

Ainsi donc : 1° un type général commun à tous les mammifères ; 2° un sous-type général commun à tous les singes proprement dits, à l’anthropoïde et à l’homme ; 3° un type particulier commun à ces deux derniers ; 4° le type humain. Tels sont les éléments sur lesquels doit se baser la disposition hiérarchique des divisions zoologiques ; et puisque les anthropoïdes sont anatomiquement plus rapprochés de l’homme que des singes suivants, il en faut conclure que l’homme descend des anthropoïdes, dont il n’est qu’un échelon, qu’un perfectionnement.

J’ai tenu à donner au lecteur, dans leurs grandes lignes tout au moins, et malgré leur aridité, les principales données sur lesquelles la science dite anthropologique s’appuie pour démontrer la descendance de l’homme du singe. Beaucoup ont entendu parler de cela ; mais peu connaissaient et la voie et les moyens employés pour y arriver. Maintenant, ils sont fixés et voient clair dans cette forme d’obsession irréligieuse scientifique, la pire de toutes, parce qu’elle est spécieuse, excitant la curiosité, poussant à une étude compliquée où l’on peut se fourvoyer, et qu’elle sert admirablement le diable en ce sens qu’elle permet au sectaire de se parer,