Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/798

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surnaturel diabolique s’est manifesté, où elle a agi avec l’infaillible certitude qu’elle n’était pas en présence de choses naturelles, simplement humaines. Osez maintenant nier ces faits ! Osez contester les déclarations de l’Église ! Osez railler ses décisions ! Osez blâmer ses actes ! Je vous mets au pied du mur. Si vous avez l’audace de faire cela, eh bien, quittez alors votre titre de catholiques, ayez au moins la franchise de vos opinions ; les matérialistes, qui nient publiquement Dieu et le diable, vous attendent, à bras ouverts ; ne restez pas plus longtemps chez nous, allez chez eux ! »

Ainsi, la situation sera nette. D’un côté, les croyants ; de l’autre, les incrédules. Mais finissons-en une bonne fois avec le système, si nuisible à la cause chrétienne, de ces gens qui officiellement sont dans le camp où l’on croit, et qui, en même temps, laissent entendre à tout propos qu’ils pensent au fond comme dans le camp où l’on ne croit pas. Voilà ceux qui troublent la conscience des fidèles ; voilà ceux qui sèment le doute dans les âmes catholiques, plus terriblement que toutes les déclamations des pseudo-savants faisant publique profession d’athéisme.

Du reste, dans cette revue rétrospective, mon ouvrage ne perdra rien, au point de vue de l’enseignement par les faits ; les exemples que je vais citer d’abord, ne laissent pas, pour être plus ou moins anciens, que d’être extrêmement intéressants, et la plupart sont très mal connus. Je donnerai ensuite les principaux cas contemporains, et j’étudierai parallèlement une hystérique de la Salpêtrière et une démoniaque en parfaite santé ; on verra, de la sorte, que la possession ne peut en aucune façon être confondue avec l’hystérie, dès l’instant qu’on veut examiner les choses dans un esprit d’impartialité.


Je commencerai cette série d’épisodes qui font partie de l’histoire de l’Église, par quelques aperçus sur le fameux sectaire juif, Simon de Gitta, dit le Magicien ou le Mage, qui fut le fondateur du Gnosticisme, et, par conséquent, le premier ancêtre de la franc-maçonnerie.

Les Actes des Apôtres parlent de ce personnage, né à Gitta, ancienne ville du territoire samaritain, et nous le représentent comme l’adversaire forcené du christianisme naissant. Il exerçait la magie à Samarie ; il avait réussi à séduire le peuple ; les Samaritaine le surnommèrent « la Vertu de Dieu ». En vrai scélérat qu’il était, méprisant les choses saintes, il offrit de l’argent à saint Pierre pour se faire conférer les pouvoirs du sacerdoce chrétien. On sait avec quelle indignation le chef des apôtres repoussa ces offres abominables.

« Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, parce que tu as estimé que le don de Dieu peut s’acquérir avec de l’argent. Il n’y a pour toi ni