Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/806

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se convertirent à la foi. Pierre y institua une Église et un évêque pour la gouverner.

« Au bruit de ces merveilles, Sidon s’était ébranlée, et lorsque saint Pierre y arriva, le Magicien, qui s’y trouvait, prit la fuite avec ses compagnons. L’Apôtre parla et guérit les malades ; à sa voix, un très grand nombre d’habitants firent pénitence et crurent en Jésus-Christ.

«  À Béryte, la terre trembla, et lorsque le héraut de Jésus-Christ arriva, le calme se fit, et Simon, qui avait ourdi contre l’Apôtre une trame infernale avec ses compagnons, fut attaqué par le peuple. Couverts de blessures, ils furent expulsés de la ville.

« À Byblis, qu’il évangélisa avec succès, il apprit que celui qui le précédait en tous lieux, Simon, était à Tripoli ; il l’y poursuivit. L’Apôtre fut reçu avec enthousiasme, parce que les fidèles de Tyr, de Sidon, de Béryte, de Byblis l’y avaient précédé. Saint Pierre parla, imposa les mains aux malades, et les corps comme les âmes furent guéris. Une foule d’habitants reçurent le baptême, et tandis que le ministre de Jésus triomphait, Simon le magicien, ministre de Satan, profitait des ombres de la nuit pour gagner la Syrie. »

Qu’elle est intéressante, l’histoire de cette pérégrination de saint Pierre, chassant partout devant lui Simon le Mage ! et comme elle est utile à rappeler à nos chrétiens dégénérés, qui méprisent les enseignements de l’Église et ne croient plus aux miracles !

Mais nous voici à Rome ; l’empereur régnant est Néron. De l’avis des principaux auteurs ecclésiastiques, Néron était un véritable possédé. Pétri de tous les vices, il s’adonnait, en outre, à la magie. Il n’était pas moins passionné pour cette vaine et trompeuse science, source des plus horribles abominations, que pour son talent de chanter et de jouer de divers instruments, talent qu’il mettait au-dessus de tous les autres et dont il se vantait avec le plus d’extravagance. Cela lui paraissait une belle chose de pouvoir, par le moyen des enchantements, ainsi qu’il se l’imaginait follement, commander même à ses divinités, comme nous l’apprenons de Pline (Histoire, livre XXX, second chapitre). Si, pour y parvenir, il fallait égorger des victimes humaines, et, dans leurs entrailles fumantes, chercher les plus secrets mystères de cet art, Néron, le meurtrier de son frère et de sa mère, non seulement n’en devait pas avoir l’horreur, mais il y trouvait ses délices. D’ailleurs, les maîtres les plus habiles et les plus renommés de la secte des Mages ne pouvaient lui manquer.

Quelques efforts que fissent la plupart des empereurs païens pour éloigner de Rome, même par les édits les plus sévères, les Chaldéens et les astrologues, gens adonnés à ces arts exécrables, jamais toutefois, ainsi