Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/840

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VI. — Une insensibilité prodigieuse se manifestait à un simple commandement de l’évêque. Ainsi, on enfonçait fort avant une épingle sous l’ongle de la nommée Denise, sans qu’elle éprouvât rien ; au gré de l’exorciste, le sang coulait abondamment ou cessait de couler.

VII. — Le vomissement de corps étrangers, si fréquemment observé chez les possédés, se manifestait aussi. Après plusieurs heures de conjurations, elles rendaient des sorts, tels que morceaux de cire, cailloux, os, cheveux, etc. Denise, après trois heures d’exorcismes, rendit un crapaud vivant, large comme la paume de la main.

VIII. — Les démons étaient forcés de sortir et de donner des signes convaincants d’expulsion. À la délivrance de Denise, on vit une vitre se casser, au moment même où elle fut délivrée. — Plusieurs rendirent par la bouche des morceaux de drap ou de taffetas, sur lesquels étaient écrits en lettres rouges les noms de Marie et d’autres saints dont on avait invoqué l’assistance. Sœur de la Purification, qui fut délivrée le jour de saint Grégoire, rendit, pour marque de sa délivrance, un morceau de drap dans un cercle de cuivre, sur lequel on lut : Gregorius. Le démon, en signe d’expulsion pour la même sœur, fit paraître sur un bandeau blanc, en gros caractères de sang, ces mots : Jésus, Marie, Joseph.

IX. — La sœur Borthou, commandée d’adorer le Saint-Sacrement, se prosterna contre terre, appuyée seulement sur la pointe de l’estomac ; la tête, les pieds, les mains, le reste du corps se dressèrent en l’air. Sœur de la Résurrection se prosternait, le corps plié en cercle, la plante des pieds lui touchant le front. Les nommées Constance et Denise étaient renversées contre terre, qu’elles ne touchaient que du sommet de la tête et de la plante des pieds, et marchaient ainsi, la plupart étant à genoux, les bras croisés sur l’estomac, leur tête touchant la plante des pieds et leur bouche baisant la terre ; elles y faisaient des signes de croix avec la langue.

X. — Dans leurs transports, elles se frappaient rudement la tête contre les murailles, sans qu’il en résultat ni déchirements ni contusions.

Tels sont en substance les phénomènes qui duraient depuis dix ans. La pensée d’une fourberie dut être repoussée.

« Tous les témoignages, dit expressément le rapport, sont unanimes en faveur de ces filles ; quant aux ecclésiastiques qui ont procédé aux exorcismes, il ne peut s’élever contre eux le moindre soupçon. Cinq docteurs en médecine, Leroy, Cornet, Annat, Morel et Grandin ont déclaré et persistent à déclarer que les phénomènes précités étaient surnaturels. »

les possédées de cologne

Là encore, les cas de possession sont d’une authenticité absolue.