Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/932

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l’objet saint, ce seront des contorsions, des grimaces horribles, non d’enfant, mais de diable ; que le prêtre approche la relique davantage, ce seront des cris ; qu’il la pose sur l’enfant, les cris deviendront des hurlements, le petit possédé, ou plus exactement, le démon qui le possède entrera en rage frénétique.

À cela, que peuvent répondre les libres penseurs ? Rien ; car cette expérience est décisive, et jamais ils n’ont voulu, jamais ils ne voudront la tenter. Mais, aux yeux de toute personne de bonne foi, elle est la preuve la plus évidente de l’opposition absolue existant entre les deux états, hystérie et possession.

La morale qui se dégage logiquement de ce qui précède peut et doit être résumée en ces termes : — Mères catholiques, surveillez mieux vos enfants, au point de vue du diable ; ne les abandonnez pas comme des petits banabacks ; consacrez-les, dès leur naissance, à la sainte Vierge, car elle est la plus puissante protectrice de l’enfance contre le démon ; faites de temps en temps une bonne neuvaine, à laquelle vous associerez vos bébés mignons, et ce sera la meilleure manière de leur apprendre leurs prières tout en les préservant. Et si, par malheur, par faute d’avoir négligé ces précautions qui sont l’hygiène de l’âme, vous avez un enfant présentant tout à coup une anomalie de santé ou de caractère, appelez vite le prêtre, au moins en même temps que le médecin.

Ainsi, messire Satanas et ses acolytes seront tenus à distance, et une créature de plus poussera librement pour Dieu.


Je viens de parler des médecins matérialistes ; mais il y a aussi les catholiques de surface, les gens qui se disent chrétiens et qui au fond ne croient plus au surnaturel ; il y a ceux qui ont cherché, par des moyens déjà sévèrement jugés (les innombrables encouragements qui me sont parvenus l’attestent), à entraver mon œuvre saine et, je le dis avec orgueil, salutaire ; il y a ces gens qui se sont condamnés par ce seul fait qu’ils ont osé m’opposer, comme ayant une valeur honorable, un démenti… de qui ?… du dernier des hommes, de leur ami Cadorna, le violateur sacrilège de Rome, l’apostat audacieux et sans pudeur, le massacreur des zouaves pontificaux blessés, l’assassin des religieux et des sœurs de charité.

Ceux-là diront qu’il n’y a que des phrases dans tout ce que j’ai écrit au sujet de la possession chez l’enfant. Mon témoignage, ils le récusent ; ils ont en l’audace de publier, dans leurs feuilles imprimées avec la plus insigne mauvaise foi, que sans doute je ne suis même pas médecin !… Je ne prétends imposer confiance à personne ; libre à qui me lit de me croire ou non. Mais personne n’a le droit de publier que ce livre est une œuvre