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MÉMOIRES d’une EX-PALLADISTE

chapitre iii

Mon éducation luciférienne

(Suite)


Puisqu’il maudissait les Vaughan catholiques d’Angleterre, dans son fanatisme surexcité, ceux-ci aujourd’hui prient pour lui, unis de cœur avec sa fille. Oui, ils espèrent, comme moi, que mon malheureux père, en son agonie, aura eu une de ces lueurs de la grâce, dont le Dieu des suprêmes miséricordes a toujours comme une réserve, trésor de bonté qui profita souvent à de grands coupables. Oh ! alors, quelle joie pour moi, cet espoir inexprimable, à la pensée que sa chère âme peut encore être arrachée à des flammes non-éternelles !…

Merci surtout à ceux qui prient avec le plus d’ardeur ; parmi eux, j’ai grand plaisir à citer les Vaughan, comtes de Lisburn, en Cordiganshire, au pays de Galles, dont les fils ont eu pour professeur, à Oscott-College, un de mes bons amis, et dont la petite-fille, miss Christine, a épousé un converti distingué d’Écosse. Eux-mêmes, et par exception, les Vaughan de cette branche avaient eu le malheur de se laisser gagner, il y a longtemps, par l’hérésie ; mais vers 1830, époque à laquelle le chef de cette branche épousa une irlandaise catholique, la sainte religion rentra à leur foyer, et maintenant elle y règne, en douce souveraine, sur toute la famille ; le triomphe du catholicisme a été complet chez eux, chaque jour leurs actions de grâces s’élèvent au ciel. Dans un remerciement public, dont je prie leur modestie de ne pas se froisser, j’avais le devoir de leur consacrer cette courte mention, particulièrement à l’honorable Georges Vaughan, des comtes de Lisburn, ainsi qu’à sa pieuse épouse et à leur charmante fille, madame Ogilvie Forbes.

M’étant acquittée de cette dette de cœur, — et remerciant aussi S. G. Mgr Macdonald, archevêque d’Édimbourg, et S. G. Mgr Mostyn, évêque d’Ascalon, vicaire apostolique pour le pays de Galles, cousin de mon dévoué et cher ami L***, l’ancien professeur d’Oscott-College,