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Voici cette pièce de vers :


L’Œuvre Maçonnique.


I


Hiram, le grand aïeul, un jour bâtit le « Temple ».
Symbole glorieux ! — Sur les hautains piliers
La voûte formidable pèse, et l’œil contemple
Avec respect cette œuvre. — Ô puissants Ateliers,

Où l’airain rutilant coule, effrayante lave,
Où le marbre vaincu se tord sous le ciseau,
Où la science fait de la force une esclave
Et la courbe ainsi que l’autan courbe un roseau ?

Ô berceau que nos yeux voient en pleine lumière
Se détacher superbe au fond du noir passé !
Monument merveilleux, ô poème de pierre
Écrit par des géants sur le sol convulsé !

Nous saluons en vous le travail du Grand-Maître,
De l’Apôtre qu’on voit, debout au seuil des temps,
Majestueux et fort, aux Maçons donner l’être :
Hiram, Hiram, plus fier que les plus fiers Titans.

Hiram qui nous créa ; Hiram qui, de sa règle
Dans l’avenir traça pour nous des chemins sûrs
Et nous montra le but ; Hiram qui, d’un œil d’aigle,
Aperçut les splendeurs calmes des temps futurs.


II


Nous continuons l’Œuvre avec l’outil Idée.
Si le Temple n’est plus, nos frondes en ont pris
Les pierres : l’Ignorance est par nous lapidée ;
Hiram dressait des murs, nous dressons des esprits.

Éclaireurs du progrès, nous combattons sans trêve
Pour le droit, et c’est grâce à notre apostolat
Que sur la vieille Terre une aurore se lève,
Dont les hommes noirs fuient le fulgurant éclat.

Nous avons élevé, nous aussi, notre Temple.
Et ses colonnes sont : Justice, Vérité.
Travail, Devoir et Paix. Nous prêchons par l’exemple,
En conviant le monde à la Fraternité.