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Haute Maçonnerie, fut que la lettre publique du docteur Bataille paraîtrait après le Congrès, en pleine agitation de la question Diana Vaughan, laquelle serait soulevée au Congrès.

Findel, ayant été consulté, émit l’avis que le pays le plus favorable était l’Allemagne. En effet, la presse catholique allemande avait déjà « avalé » les mensonges de sa brochure ; la Germania, de Berlin, la Volkszeitung de Cologne, avaient cru sur parole les dénégations intéressées du vieux haut-maçon de Leipsig.

En particulier, la Volkszeitung avait imprimé ceci :

« Les révélations de Margiotta et de Miss Diana Vaughan, le Palladium et son action prédominante dans la fédération maçonnique, la direction centrale dans la Maçonnerie, la papauté maçonnique, le culte satanique de Pike et de Lemmi avec invocations diaboliques et profanations d’hosties consacrées, il faut qualifier une bonne fois tout cela d’impostures, comme cela l’est en réalité. »

Il semblerait qu’à Rome on avait le pressentiment de quelque maladresse nouvelle de la part des journalistes allemands car la Rivista Antimassonica, organe officiel du Conseil directif général de l’Union Antimaçonnique universelle, publia, dans son numéro du 15 septembre, un magistral article répondant victorieusement aux absurdités du journal de Cologne. Et le journal romain faisait suivre cet article d’une importante note de la rédaction ; cette note disait ceci :

« Nous ne croyons pas que les affirmations sans fondement de la gazette de Cologne puissent préoccuper les congressistes de Trente, parce que nous les tenons assez sérieux pour les croire incapables de donner quelque poids et quelque importance à des affirmations qui, par elles-mêmes, prouvent qu’elles viennent de personnes tout à fait ignorantes du sujet sur lequel elles veulent prononcer un jugement que leur ignorance dans la matière devrait les empêcher de prononcer.

« Il nous en coûte de nous exprimer aussi… durement ; mais notre confrère d’au delà des Alpes doit comprendre que, si tout les premiers nous aimons la discussion logique soutenue par des preuves et des faits, nous, n’aimons pas entendre proclamer, sans fondement et sans aucune preuve qui Justine une pareille affirmation, proclamer, disons-nous, comme impostures des vérités désormais reconnues par l’autorité ecclésiastique elle-même et prouvées par des documents et des preuves irréfragables. »

On le voit, le meilleur terrain, le mieux préparé, était celui de la presse catholique allemande. La seconde résolution fut donc que l’éclat, après le Congrès, aurait lieu en Allemagne. Le docteur Bataille, d’ailleurs, s’affirmait CERTAIN d’allumer l’incendie, un incendie formidable, s’il s’adressait à la Volkszeitung, de Cologne ; la matière était inflammable à merveille, là. Disons mieux : rien ne pouvait être plus à souhait, pour la réussite des desseins de la secte, que les dispositions d’abord étalées précisément par la Volkszeitung. Dans un autre journal, cela n’aurait pas fait aussi bien l’affaire,

Je prie de remarquer que je ne me borne pas à des phrases ; je suis précise, du moins autant qu’on peut l’être en traitant un pareil sujet. Et j’affirme expressément ceci quelque temps avant le Congrès de Trente, le docteur Bataille se rendit à Cologne ; il séjourna à Cologne ; la Volkszeitung eut sa promesse d’une lettre où il se proclamerait impie, où il traiterait de mensonges ses propres écrits, lettre destinée à produire un immense scan-