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MA MANIFESTATION PUBLIQUE


Les quelques irréductibles de la presse, qui ont l’impayable Pacelli pour prophète, font semblant de croire et répètent à leurs lecteurs que j’ai subordonné et que je subordonne la manifestation de la vérité sur mon cas à l’obligation absolue de rendre d’abord justice à un homme attaqué à cause de moi. Je répète donc, à mon tour, ce que j’ai purement et simplement demandé : confrontation de M. Taxil avec ses ennemis catholiques pour les deux accusations qui sont d’un examen des plus rapides, quinze jours au maximum : exécution publique de M. Taxil par l’autorité compétente, s’il est coupable ; excuses publiques de ses calomniateurs, s’il est innocent. Et j’ai eu soin d’ajouter que, dans n’importe quel cas, je ferai ma manifestation publique. La Commission Pacelli, ne voulant pas accorder cela et n’ayant pas la franchise de le refuser nettement, a préféré sa dissolution et l’aveu de son incapacité. J’ai donc conseillé à M. Taxil de soumettre à l’Officialité du diocèse de Paris ces deux questions si faciles à régler ; il m’assure que sa requête sera déposée cette semaine. De mon côté, je fixe ma manifestation publique à la semaine de Pâques. Il est, par conséquent, bien certain que les juges ecclésiastiques à qui M. Taxil fait appel auront tout le temps nécessaire pour constater et dire s’il a été accusé par des dénonciateurs loyaux et véridiques ou s’il a eu le public outrage de haineux calomniateurs. Et ma manifestation publique se fera, même si l’autorité diocésaine répond à M. Taxil par une fin de non-recevoir ; ce que je refuse de croire. D’autre part, je pourrai ainsi prendre toutes mes dispositions ; et d’abord je remercie de plein cœur les deux Eugène de l’Univers, les Roussel de la Vérité (de Paris), Cardauns de la Volkszeitung de Cologne, Ciardi de l’Unità Cattolica de Florence, Kohler du Vaterland de Vienne, et tous les autres hannetons dont le tapage insensé vaudra à ma manifestation un éclat superbe et à ma personne une merveilleuse sécurité. Comment voulez-vous que les Palladistes me fassent assassiner après un si beau vacarme ?…

Or, ces aimables tapageurs ne pourront pas dire qu’on a négligé de les mettre en mesure de faire l’amende honorable qui les aurait préservés de l’avalanche du ridicule. Dans son numéro du 12 février, M. le chanoine Mustel s’adressait « à l’honneur, à la conscience, à l’esprit de justice de M. Eugène Veuillot lui-même. » Et il ajoutait : « Qu’il veuille bien se faire la peine, — elle sera petite, et, après tout, il ne fera, en prenant cette peine, que remplir un devoir, — de vérifier ces deux accusations : la Diana de Villefranche, et la vente des livres impies de M. Taxil. Pour la première, nous