Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/580

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Et il leur lut la Constitution, en faisant le plus grand éloge de la divine sagesse qui l’avait inspirée.

Il réussit ainsi à calmer les impatients, et, sans aborder le fond de la question, en se cantonnant sur le terrain des règlements, toujours doux et souriant, parlant comme un bon papa qui ne veut pas la discorde dans sa famille, grondant paternellement le président B*** et la grande-maîtresse Sophia, il se retira en disant qu’il me couvrait de sa protection.

Ai-je raison de dire que je dois la vie au F▽ Esprit Hubert ?… Il savait fort bien, j’en ai la conviction, qu’au Triangle les Onze-Sept, fondé par mon père, je ne comptai que des amis. Grâce à lui, les Saint-Jacques furent obligés de revenir sur leur décision ; un rapport au Triangle de Louisville fut rédigé, séance tenante. Je n’ai pas besoin d’insister pour dire que je n’y étais pas ménagée : ma radiation immédiate y était demandée expressément, comme une absolue nécessité qu’aucun palladiste ne pouvait méconnaître.

Quant à moi, tenue au courant, non par le F▽ Hubert, mais par une Sœur officière du Triangle Saint-Jacques, je quittai Paris et la France sans perdre de temps, et quoique les affaires de famille qui m’avaient amenée en Europe ne fussent pas complètement réglées ; j’arrivai à Louisville en même temps que le rapport de mes adversaires.

Le Courier-Journal, de Louisville, a dit récemment quelle était l’importance du Triangle The Eleven-Seven (les Onze-Sept) du vivant de mon père et quelle extension il n’a cessé de prendre[1]. À cette époque, il n’avait pas moins de 500 membres actifs.

  1. Au Kentucky, pays de ma famille paternelle, on a bien ri, parmi les protestants, des doutes semés en Europe sur mon existence. Le Courier-Journal, quotidien, qui est le principal organe du parti démocratique au Kentucky, qui est le premier journal de Louisville, a consacré plusieurs articles au Palladisme dans l’Union et, en particulier, dans l’État. À la suite des premières notes me concernant, le rédacteur en chef a en une entrevue avec le sociétaire du Triangle, habitant la ville même. Ce Frère, qui est un important commerçant, m’a écrit que le journaliste fut fort surpris, lorsqu’il reçut sous le sceau du secret la confidence qu’il était palladiste ; c’est par cet ami intime de ma famille que le Courier-Journal eut les renseignements complémentaires qu’il a publiés dans son numéro du 14 janvier 1897. L’ami secrétaire n’a commis qu’une erreur : il a cru, ainsi qu’on l’a répété à mon oncle, que je suis actuellement dans un couvent ; mais tout le reste de sa communication est exact.
    M. Tardivel, dans la Vérité, de Québec (n° du 20 mars), vient de donner quelques extraits de ce second article, lequel ne tient pas moins de 188 lignes de petit texte dans les colonnes du Courier-Journal.
    Voici les passages cités par M. Tardivel : « L’article publié dernièrement dans le Courier-Journal au sujet de Diana Vaughan, qui habitait autrefois Louisville, et qui s’est convertie des doctrines du Luciférianisme ou Palladisme à celles du Catholicisme a fait quelque bruit parmi les habitants de Louisville, qui ne sont pas au courant des étranges croyance des Lucifériens… Un des principaux palladistes nous disait hier qu’il y a 3,000 personnes à Louisville qui croient au Palladisme… Il y a un demi-million de palladistes en ce pays (les États-Unis), dit-il, et à l’époque où le père de Diana Vaughan, le Triangle de Louisville,